Art Thérapie


Je suis convoquée chez Maîtresse......

Non non non, à séance inhabituelle, compte-rendu inhabituel. 

Il faut remonter à la fin du mois de mars pour relater cette histoire. A cette époque, j'avais l'habitude de retrouver Maîtresse Blanche, chez elle à Vincennes. Enfin, habitude c'est vite dit, je n'y avais été conviée que quelques fois. Pour autant je commençais à prendre mes marques. 

Non, en fait il faut remonter à ce moment précis où je pénétrais pour la première fois dans l'Antre Blanche. Elle était certes encore en construction mais constituait déjà un endroit où il serait bon de se rendre, le lieu où ma Maîtresse poursuivrait mon initiation et ma transformation. 

A l'occasion de cette inauguration, alors que nous avions partagé un moment de vénération et où j'avais pu témoigner toute ma dévotion à ma Maîtresse, Elle m'annonça une intention, une invitation. J'étais à ma place, à Ses pieds, à l'écoute de Ses directives, en l'attente d'instructions. Blottie contre Elle, je ne m'attendais pas à l'honneur qui me serait fait. "J'ai pensé à toi Julia, pour participer à quelque chose de particulier, une séance d'art thérapie. Et peut être que cela pourrait t'intéresser d'y participer. Lors de cette séance, je ne serai pas seule et tu pourras donner libre cours à ton expression artistique en présence d'une amie, Ambre". 

Proposition inattendue ! Honorante ! Je ne sais pas si je suis prête à être vue dans cet état par une tierce personne. Faudrait-il avoir honte ? La bien pensance de la société l'exigerait. Mais je suis si bien dans ma condition, pourtant nouvelle, que je n'ai pas besoin de réfléchir à cette proposition. À l'écoute de ces mots je suis déjà impatiente de vivre ce moment, impatiente de faire honneur aux attentes de ma Maîtresse. 

Mais, au fait c'est quoi l'art thérapie ?

Je fais mes recherches en tapotant sur mon clavier d'ordinateur avec mes petites pattes. "L'art-thérapie est une méthode visant à utiliser le potentiel d'expression artistique et la créativité d'une personne à des fins psychothérapeutiques ou de développement personnel", me dit Wikipedia. Bon, je ne suis pas beaucoup plus avancée. Cela pourrait par exemple être de la torture qui ferait exprimer mon corps malgré moi... Qu'ai-je donc accepté de faire ?... je me rassure très vite : Maîtresse sait ce qui est bon pour moi, ce que je suis en capacité - ou non - de faire ou d'endurer et ma confiance en Elle me rassure. Il ne me reste qu'à me préparer à ce moment : je ne sais pas ce que je ferai, je ne sais pas ce qu'il sera fait de moi, je ne sais pas comment Ambre réagira lorsqu'elle me rencontrera. Aussi, le mieux est de se faire belle. Je porte régulièrement des petits dessous féminins affriolants, en espérant que cela plaît à ma Maîtresse. Je vais tout donner pour ce jour. 

J'arrive donc avec une petite culotte délicate et ajoute une petite touche personnelle, un petit corset tombant délicatement sur mes hanches. Je porte ces artifices toute la journée, en attendant de pouvoir enfin annoncer à Maîtresse Blanche ma venue. "On arrive" me dit-elle au téléphone. 

Un nouveau visage m'accueille. C'est Ambre. C'est une jolie femme, très différente de ma Maîtresse mais qui en un regard me met en confiance. Alors même que je devrais perdre mes moyens à l'idée d'être Julia devant une autre personne que Maîtresse Blanche, je ressens au fond de moi une certaine sérénité grâce à son sourire d'une sincérité apaisante.

Nous nous retrouvons dans le vestibule. Ambre entre dans la pièce principale. "Déshabille toi Julia" me dit au loin Maîtresse. Je m'exécute immédiatement, n'obéissant que partiellement à cet ordre afin de montrer que je me suis faite belle pour cette occasion. Une fois prête, je gratte à la porte, comme d'habitude, et me met en position d'attente. Maîtresse entre alors. Elle est resplendissante, comme toujours. Elle porte une jolie robe noire avec un col Claudine blanc, un corset et des souliers rouges, des escarpins entourant ses jolis pieds de soie. Elle me sourit en guise d'accueil et s'affaire immédiatement à m'équiper pour cette séance. Harnais en cuir, collier, masque de chienne, plug à fourrure seront ma panoplie du jour. Elle enserre par la suite mes mains dans une espèce de cellophane pour en faire de vraies petites pattes. Elle m'attache à une laisse puis m'emmène dans l'Antre Blanche où m'attend Ambre. 

Ambre n'est pas une Maîtresse, mais semble curieuse de faire ma rencontre. Je lui montre que je suis la chienne de Maîtresse Blanche, fière de l'être, fière de réagir à ses ordres. Maîtresse m'indique ma place et m'explique ce qu'Elle attend de moi. Dessiner. Je suis un peu embêtée. Je vais avoir toutes les peines du monde à faire quoi que ce soit avec mes petites pattes enveloppées. Déjà qu'en tant ordinaire ce que je dessine n'est pas fameux... Mais ce sont là les ordres de Maîtresse, la raison de ma présence. Si ma prestation est insatisfaisante et mérite punition, ainsi soit-il.

Première "oeuvre" à réaliser, dessiner Maîtresse Blanche sur une feuille de papier. Je suis désarçonnée. Je n'ai aucun talent et ne saurait faire honneur à la beauté de ma Maîtresse. je prends mon courage à deux pattes et me saisit d'un crayon. "C'est marrant, Julia s'est saisie du seul crayon qui n'était pas taillé", remarque Maîtresse. Jene prends alors un autre crayon et commence à dessiner. Je tremble. Je sais déjà qu'il n'y aura pas de quoi être fière de ce que je vais faire. Mais je poursuis, ce sont les ordres de Maîtresse qui pendant ce temps explique en détails à Ambre qui est Julia : une petite chienne qui ne s'exprime que par aboiements, et qui a tendance à couler de sa petite tumeur pour de multiples raisons, malgré les divers traitements appliqués jusqu'ici : préservatifs, couches, plâtre, rien n'y fait, Julia mouille toujours. 

Je poursuis mon travail, sans regarder ma Maîtresse, toujours intimidée par son regard. Maîtresse le note.

Je me suis attaquée à dessiner son visage uniquement. Chaque trait de crayon maladroitement apposé à l'aide de mes petites pattes de chienne, est une erreur. Je tente mais rien n'y fait. Secrètement j'essaye de gagner du temps, en espérant qu'un miracle se produise. Je poursuis en choisissant une craie pour dessiner son col, puis un crayon noir, pour accentuer ses sourcils. 

"Elle a de grands yeux ta Maîtresse, Julia". (c'est pour mieux te voir dirait la comptine du grand méchant Loup). Ou serait-ce simplement que le regard de ma Maîtresse est si intense, si vulnérabilisant, qu'inconsciemment je les ai dessiné si grands ? 

Deuxième "oeuvre", dessiner les pieds de sa Maîtresse. Ah ! là je connais mieux ! je les vois à chaque fois, je les lèche à chaque fois. De plus, ils sont délicatement enveloppés, dans de magnifiques escarpins. Pour cette fois je décide de prendre mon courage à deux pattes et de m'attaquer à un exercice périlleux : la peinture. Ambre est là pour m'aider. Elle a immortalisé ce moment avec son appareil photographique mais m'incite à utiliser le plus possible d'outils. Je lui montre en grognant ce dont j'ai besoin. Le tube de peinture rouge ! Elle me regarde tenter de prendre le tube puis viens à ma rescousse.

Je commence alors à peindre. Tout se passe pour le mieux (enfin je crois) en peignant les lanières puis, en m'attaquant à la semelle, je rogne violemment ce qui aurait dû être la représentation des orteils de Maîtresse.... Pourtant je les connais ces orteils, je les lèche, je les suce, je les adore. Il est trop tard pour réparer quoi que ce soit...ou peut être qu'en suggérant le rouge carmin du vernis à l'aide de petites touches... Bon c'est un peu gros, je ne suis pas devenu Van Gogh avec cette idée... mais en même temps qu'attendre d'une petite chienne ? Je finis mon travail, en étant davantage satisfaite par le résultat, si ce n'est la couleur de la peau de ma Maîtresse, que j'ai tenté de reproduire à l'exactitude en mélangeant un rose trop rose, et un ocre trop ocre... Bref, je grogne pour montrer mon mécontentement à mon égard.

Troisième "oeuvre", dessiner le sexe de ma Maîtresse. Alors là, terrain totalement inconnu. On m'a appris à dessiner des choses en cours d'arts plastiques mais certainement pas cela. Je donne ce que je peux en m'appliquant et en observant un modèle jusqu'à présent jamais vu... Je m'inquiète de ma coulure et entreprends de la serrer fort entre mes jambes pour éviter de souiller la moquette. Je me saisis d'un feutre doré puis en quelques traits dessine ce que j'ai le plaisir de contempler. Je n'ai plus que quelques minutes pour finir. Je passe le plus clair de mon temps à regarder ma Maîtresse plutôt qu'à dessiner. Maîtresse le note. (je saurais plus tard si c'était une bonne idée de regarder mon modèle avec autant d'insistance).

La séance se finit. Il me reste à signer mes oeuvres de petite chienne. Je choisis d'y apposer une marque de ma patte à la peinture. Maîtresse me demande si je suis prête à devenir une star... je réponds par la négative en aboyant par deux fois. Maîtresse me demande si Elle est prête à devenir une star, un modèle. Je confirme en aboyant. Bien sûr qu'Elle a tout pour être un modèle. 

Maîtresse Blanche regarde enfin mes quelques blessures occasionnées par nos dernières séances et les présente à Ambre décidément intéressée. Mes plaies de sangsues, ma petite plaie à l'épaule occasionnée par ma première sodomie. "Ah oui , Julia a été sodomisée pour la première fois hier !". Ces mots font mouche. Je pense que je pourrais avoir un orgasme juste en repensant à ces quelques mots prononcés sûrement face à une autre personne...

Je suis finalement renvoyée de l'Antre Blanche, non sans avoir léché les pieds de ma Maîtresse. 

"A bientôt" me dit Maîtresse Blanche.

"Au revoir Julia" me dit Ambre.

Je l'espère aussi.

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