La cage aux petits oiseaux

Il arrive de temps à autre que je sois laissé dans un coin de l'Antre Blanche. Généralement j'ai une tâche utile à effectuer : cirer les chaussures, faire la vaisselle, du repassage, passer l'aspirateur. Cette fois-ci, alors que Maîtresse Blanche est occupée, elle pointe du doigt une grande peluche. "Allez va jouer un peu Julia. Je ne suis pas prête." Je me rue sur ce gros nounours presqu'aussi grand que moi pour lui faire un gros câlin. Maîtresse Blanche se prépare. Elle ôte ses chaussettes qu'elle me jette en pâture. Mes envies de vénération sont immédiatement satisfaites. Je les respire à pleins naseaux. Quelle belle odeur. Celle de ma Maîtresse et un arrière goût de lessive. Quel bonheur à chaque fois de pouvoir approcher et "goûter" les affaires de ma Maîtresse...

Je suis toujours à quatre pattes et affairé lorsqu'elle s'approche par derrière et vient glisser son doigt dans mon anus. Je ne bouge pas d'un centimètre alors que la dilatation de Julia commence. Je me sens comme un morceau de viande qu'on fourre. Je réalise même soudainement le côté absurde et humiliant de la situation. À quatre pattes, les fesses en l'air et la tête entre les jambes d'un nounours... je remue pourtant des fesses pour montrer mon bonheur.

Dilatation somme toute de très courte durée. Maîtresse Blanche aime avant tout "improviser sur la vague du désir, des craintes et du feeling de l’instant", dixit son site internet. Cette vague ou ce feeling concerne ma tumeur. Ce petit bout récalcitrant à l'idée d'être encagé mais qui ne mériterait que cela, vu comme il se dresse effrontément séance après séance. Je me retourne pour lui faire face, a genoux, dans l'attente d'instructions nouvelles. Maîtresse saisit mes petites boules et les enferme dans un petit anneau, première étape de l'enfermement de mon petit bout de masculinité qui ne saurait bénéficier d'une totale liberté. Ma tumeur se dresse davantage. Difficile de déterminer si cela est dû à cette pression métallique ou si ce n'est que l'excitation liée au fait d'appartenir encore plus intensément à ma Maîtresse.

La seconde étape reste tout de même un défi. Réussir à enfermer la tumeur dans sa cage. Elle va devoir se faire toute petite. Comme un petit animal sauvage sur lequel personne n'a de contrôle, elle résiste du mieux qu'elle peut, grossit, enfle et se décuple. Après de longs instants et quelques menaces de Maîtresse Blanche, elle se fait plus petite, accepte son sort et entre honteusement dans ses petits barreaux de métal que Maîtresse Blanche ferme à double tour à l'aide d'un cadenas et d'une petite clé. La tumeur est domptée. Elle tente désespérément de sortir mais le métal et la volonté de Maîtresse Blanche sont bien plus forts. "Pour notre bien à toutes les deux, mieux vaut obéir et se faire toute petite à partir de maintenant", lui glissais je à l'oreille, conscient cependant que je n'ai plus aucun pouvoir de persuasion sur cette petite chose qui me torture et qui devra forcément disparaître un jour pour mon plus grand bien.



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