Je suis ce que ma Maîtresse fait de moi



Cette phrase, je me la remémore presqu’à chaque fois que je pense à Maîtresse Blanche. Si je suis sa petite chienne depuis le début, je n’en reste pas moins son jouet qu’elle peut utiliser à sa guise et selon son bon vouloir.

En entrant dans la GNC, après une longue absence estivale, je ne sais absolument pas à quoi m’attendre. Je patiente bien sagement à la porte après avoir gratté dessus pour signifier ma présence. A quatre pattes, l’attente me semble interminable tant j’ai hâte d’être à ses pieds.

La porte s’ouvre. Elle est là, presque prête. Elle porte une de ses belles blouses blanches. J’ai envie de me ruer à lui lécher goulument les pieds.

Je n’ose quoi qu’il en soit pas la regarder. Par crainte principalement. Sûrement l’aura qu’elle dégage. Je la suis dans la GNC, me relève pour (enfin) recevoir mon collier de servitude puis, en réponse à l’ordre qui m’est donné, m’asseoit sur un siège médical pour incontinent, pour recevoir mon test. Après tant d’absence, je pourrais avoir été infecté par le covid. Je regarde Nurse Blanche enfiler deux gants (roses) puis enfoncer un petit goupillon dans ma narine. Les larmes commencent déjà à couler. Et ce n’est pourtant que le début. Et ce n’est rien, me dit-elle…

 

Pour pallier ma trop longue absence, je suis venu avec un présent qui me tenait à coeur de lui offrir depuis quelque temps. Un top en cuir qui lui ira parfaitement (de toute façon, ma Maîtresse est si belle qu’un rien l’habille). Changeant certainement de plan, elle s’éclipse pour se changer. Je patiente pendant quelques minutes avant de l’entendre revenir. Je n’ose même pas l’admirer. Je suis on ne peut plus impressionné. Il m’arrive de venir avec la boule au ventre. Il m’arrive de presque trembler en frappant à sa porte. Rien de tout cela cette fois-ci. Il suffit simplement que je pénètre dans la GNC pour être totalement effrayé de ce qu’elle peut ressentir à ce moment présent. J’ai une peur bleue d’avoir commis une faute, de lui avoir déplu. En tout cas quelque chose cloche, mais je ne saurais dire ce que c’est. Clairvoyante, Maîtresse Blanche, m’autorise à la regarder en m’assurant que tout va bien et qu’à part le fait d’avoir bâclé mon dernier compte rendu, je n’ai commis aucune faute. La punition sera tout de même de mise.

Mais je m’égare. L’information la plus importante reste que ma Maîtresse, après avoir ajusté ce nouveau top sur une jupe en cuir, admirablement complété de gants et de bottes en cuir, est absolument resplendissante et intimidante. J’esquisse un sourire pour montrer ma satisfaction.

Un nouvel ordre vient interrompre ma contemplation. En enfilant mon uniforme de soubrette, je comprends que la séance du jour sera un dressage domestique. Mais pas n’importe lequel.

J’ai un privilège rare. Celui de prendre grand soin de ma Maîtresse et notamment de ses cheveux. Placée à genoux sur un tabouret en bois, derrière Elle, trônant sur un confortable fauteuil, et muni d’une brosse à cheveux, je commence ma tâche consistant à coiffer ma Maîtresse. Et bien entendu, sans écart. Car tout écart sera immédiatement sanctionné d’une impulsion électrique sur mes parties les plus intimes, par simple pression de son doigt sur un petit boîtier. Et oui, de nouveau à sa merci grâce à mon deuxième collier pour chien disposé autour de ma tumeur et des mes testicules.

Je tremble tellement. Pas tant par la peur de l’impulsion, car je sais quiirrémédiablement, j’en serais abreuvée. Mais surtout à l’idée de faire un travail laborieux, lent et imparfait. Je n’ai pour ainsi dire aucune expérience en la matière. J’ai bien eu les cheveux longs en étant jeune, punk et con. Mais mon principe même à cette époque était de chercher à créer des nœuds pour parfaire mes dreadlocks et non démêler ma tignasse. C’est donc tout naturellement qu’après une première tentative, j’entends ma Maîtresse prononcer ce mot que j’entendrais beaucoup au début de ma tâche : « Aîe » et donc naturellement la sanction électrique conséquente.

Autodidacte (je le crois), je finis par trouver (et de toute façon je n’ai pas le choix), comment éviter de blesser ma Maîtresse.

Après un bon quart d’heure, je signifie, les genoux défoncés, que je pense avoir fini. Maîtresse Blanche, reste satisfaite malgré la lenteur. « C’est pas mal Julia, mais regarde on fait comme ceci et on met pas trois plombes à le faire. » Je tâcherai de m’en souvenir…

C’est ainsi que mon rôle de coiffeuse/soubrette se termine.

Et qui dit fin de cette tâche, dit passage aux choses sérieuses, ma Maîtresse étant, grâce à cette touche finale, prête. Prête à m’infliger ma punition, grâce à ses nouveaux fouets. Je suis somme toute un peu inquiète à ce moment-là. Il faut dire que ma dernière flagellation fut intense et humide. J’avais inondé la crypte Blanche de mes larmes et de ma bave que mon bâillon boule ne me permettait pas de ravaler.

Mais une punition reste une sanction. Et une sanction n’est que la correction d’un comportement inadapté. C’est à dire qu’elle vise à enrichir le sujet de la punition et non à l’abaisser. C’est la raison pour laquelle, je reste bien droit, debout, déshabillé de ma petite robe de soubrette, dos à ma Maîtresse pour recevoir ce qui me fera grandir. La faute n’étant pas manifestement grave, la punition sera restée soft. Surtout que ces nouveaux fouets, blancs et magnifiques, sont particulièrement longs et nécessitent un temps de prise en main que ma Maîtresse n’aura pas encore eu. Je me doute, qu’après de nombreux essais sur ses soumis, la prochaine fois que je les reverrai, je les craindrais bien plus. Quelques marques et quelques coups bien sentis m’auront fait de toutes façons bien comprendre tout leur potentiel. 

Je suis ce que ma Maîtresse fait de moi. Une soubrette, un forçat, un objet, un animal. J’ai été l’expression de l’inventivité de ma Maîtresse. Mais je n’aurais jamais pensé qu’elle finirait par me transformer en bougie. Oui. En bougie. Malgré les séances de cire chaude, je ne m’étais jusqu’à présent jamais autant approché de ce statut. Julia la bougie. Cela restera gravé longtemps en moi. Un peu inquiet face aux préparatifs de ma Maîtresse, qui préfère garder le plus longtemps la surprise sur son intention finale, je finis par entendre ce qui me fait accepter sans réfléchir et bien volontiers l’ordre de ma Maîtresse : « tu as confiance en moi Julia ? ». Si forcément cette phrase ne peut qu’être normalement inquiétante, elle a le mérite de m’apaiser. Bien sûr que j’ai confiance en ma Maîtresse. 

Je me retrouve donc au cœur de la salle d’opération, en boule sur le sol, le dos à disposition, une serviette mouillée sur la tête, à l’écoute des bruits caractéristiques du dispositif qui fera de moi cette petite bougie. Et même si a posteriori, je ne saurais pas véritablement indiquer quel fut son mode opératoire, Maîtresse Blanche, après avoir enduit mon dos de bulles de savon, les fait, comme par magie, s'enflammer sur mon dos. J’entends surtout le bruit d’une déflagration, qui s’éteint immédiatement. Une bougie éphémère, mais une bougie créant une flamme impressionnante. Il reste simplement, une sensation de chaleur, une odeur de Julia grillée et le sourire de satisfaction de ma Maîtresse, certainement ce qui me fait le plus de bien.

Je m’empresse de lui lécher longuement ses bottes (nouvelles et magnifiques) pour la remercier et surtout pour profiter de ce moment que j’attendais depuis longtemps et auquel j’ai pensé durant presque la totalité de mes congés. Je suis même autorisé à lui masser les pieds pour finir avant d’être congédié et envoyé sous la pluie torrentielle qui avait soudainement décidé de s’abattre.

Une Julia qui repart donc en lâchant derrière elle dans la rue une odeur de cochon grillé et de chien mouillé. Je suis vraiment ce que ma Maîtresse fait de moi...

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